Grand débat national : création d’un secrétariat d’État en charge du suivi des décisions ?

Le grand débat national ne doit pas être une parenthèse, mais une exigence de résultats.

Le grand débat national n’est pas qu’un moment. Nous ne pouvons qu’ensemble nous féliciter du succès de cet exercice démocratique qui pendant de nombreuses semaines a permis de faire remonter les propositions, les inquiétudes et parfois même les critiques de nos compatriotes conformément au souhait du Président de la République.

La restitution des très nombreuses contributions met en évidence les grandes attentes de nos concitoyens. Le Premier ministre a eu raison de rappeler que nous devions à présent répondre à ce grand débat par un « agenda des solutions », notamment en matière économique et sociale.

Notre pays a trop attendu les transformations, et nos territoires ruraux ont souvent été les parents pauvres des politiques publiques. Les habitants de nos territoires semblent découragés, voire résignés. Ils ont exprimé de longue date leur sentiment d’abandon, symbole d’une crise de l’isolement qui nous rappelle aussi la nécessité d’abaisser le centre de gravité de l’action publique.

Nombre de nos concitoyens nous ont également fait part de leurs inquiétudes sur les suites données à ce temps d’échange : ils sont convaincus que leur voix ne portera pas.

C’est pourquoi nous souhaitons que le grand débat national reste à l’agenda public. Nous proposons de manière pleinement ouverte la création d’un secrétariat d’État auprès du Premier Ministre en charge du suivi des décisions faisant suite au grand débat national sur notre territoire, dans toute sa richesse et sa diversité.

C’est cette exigence de cohérence que nous demandent des millions de Français qui ont pris part au grand débat. L’objectif de ce secrétariat d’État est avant tout de coordonner et de communiquer sur l’application législative et réglementaire des décisions qui seront annoncées d’ici quelques jours par le Président de la République.

Ce travail de coordination est plus que jamais nécessaire dans un moment où les attentes sont très fortes et les obligations de résultant pesant sur les décideurs publics très hautes. Cet interlocuteur unique sera un point de contact utile à la fois pour les administrations, notamment leurs services déconcentrés, mais également les élus et les parlementaires. Il nous faut créer, comme dans les entreprises, le bureau « organisation et méthode » garant du résultat.

Sans interférer avec les élections à venir, notamment les élections municipales de 2020, la ou le titulaire du poste peut être un appui utile aux membres du Gouvernement pour prolonger l’esprit du grand débat dans les politiques publiques. La démocratie passe par l’explication des choix collectifs, et loin d’être une perte de temps, ces moments d’échanges nous permettent souvent d’en gagner.

Dans un second temps, un retour d’expérience du terrain à travers un panel de 100 citoyens tirés au sort pourrait également être envisagé pour évaluer l’appropriation des décisions par les différents acteurs, et le cas échéant, les faire évoluer.

ICette démarche n’a qu’un objectif : rendre la transformation visible et lisible par le plus grand nombre et doit s’inscrire dans un calendrier précis. Il faut que tous les acteurs publics se sentent tenus par cet agenda, il en va de la crédibilité de l’action publique et politique. L’opérationnel doit, cette fois, primer. Faire et dire, dire ce que l’on fait, et quand.

Plus que jamais, nous avons l’ardente obligation de faire vivre la République. Ensemble.