Communiqué de presse du 05 février 2020

Le médecin dans notre pays protège les familles victimes de la perte d’un enfant, et cela depuis toujours.

J’étais présent à l’Assemblée nationale, assumant mon mandat. Que celles et ceux qui étaient absents acceptent de se taire.

Par ailleurs, je ne comprends pas cette polémique sur un sujet aussi important, malheureusement instrumentalisé à des fins politiques par l’opposition et quelques membres du gouvernement.

La perte d’un enfant est une plaie ouverte à vie.

L’expérience professionnelle qui est la mienne, à savoir plus de 30 ans dans le secteur privé et public, m’a appris que les couples qui vivent ce drame bénéficient systématiquement d’un arrêt de travail en moyenne de 35 jours, ce qui est largement supérieur à 12 jours.La pratique m’a aussi appris que, très souvent, les parents décident eux-mêmes de la reprise de leur travail après consultation de leur médecin.

Ce sont donc des situations, des choix, qui sont propres à chacun. Qui peut estimer que 12 jours suffisent à se reconstruire après le drame d’une vie ?

La réalité est qu’il faut aller plus loin, agir plus fort et réunir les conditions d’un débat apaisé.

J’observe que dans l’amendement refoulé, seuls les salariés du secteur privé étaient concernés par la mesure. Cela m’a semblé être une rupture d’égalité plus forte entre deux secteurs que l’on oppose systématiquement. Je prends en compte les avancées du Député Guy Bricout, et de la Ministre du travail, annoncées aujourd’hui. Monsieur Bricout jusqu’à aujourd’hui n’a jamais souhaité que ce texte soit partagé avec le gouvernement. Il faut cesser de faire de la politique politicienne qui ne montre que ce qui désunit les Français et pas ce qui les unit.

Ce type de sujet ne doit pas être traité dans l’urgence, ou au détour d’un coup politique qui manifestement est réussi mais où le fond est manqué. Rien sur l’égalité des personnes en fonction de leur statut par rapport à ce type d’évènement. Rien sur l’accompagnement des personnes en situation de deuil. Rien sur le rôle du médecin, lequel doit demeurer la pierre angulaire de la protection du salarié lorsqu’il n’est pas psychologiquement apte à reprendre son travail.

Je ne souhaite pas que les médecins renoncent à signer des arrêts de travail, parce que le Parlement aurait adopté une règle de 12 jours ou autre.

Je souhaite au contraire qu’ils soient confortés dans l’exercice de leur fonction, et qu’ils puissent protéger leurs patients victimes de ces deuils.